Un inédit de Natalie Clifford Barney
En 1972, meurt à Paris Natalie Clifford Barney. Elle était née en 1876, dans une riche famille américaine, à Dayton, Ohio. Très jeune, elle choisit la France pour y vivre et y écrire, en français. Celle que l’on surnomma l’Amazone depuis son apparition dans le Paris Lesbos de 1900, foudroyante entre autres pour Renée Vivien, mena une vie étourdissante de voyages, de conquêtes féminines, de salons et créations littéraires. Elle laissait à sa mort plusieurs inédits dont cet étrange roman nourri de sa propre vie, Amants féminins ou la Troisième. Elle y brise l’image de Don Juan, aussi élégant qu’insatiable, à laquelle on la réduit souvent.
Dans cet écrit « moderniste », daté de 1926, qui comme un cocktail mélange les genres, elle évoque le couple à trois, un « trouple » dirait-on aujourd’hui, qu’elle forma dans les années vingt avec deux mondaines, la courtisane Liane de Pougy et la baronne vénitienne Franchetti. Elle s’y peint en Troisième aussi sensible que sensuelle, Icare d’un nouvel amour à réinventer au Pays de Tendre et de Liberté.
« Les couples m’ennuient, j’ai toujours haï les couples même ceux dont je faisais partie. Les couples ont la manie des clichés, des répétitions, des anneaux (pourquoi pas des anneaux dans le nez, pendant que vous y êtes !). Les couples ont trop de ressemblance avec les animaux qui entrent II par II dans l’arche de Noé. Ils y perdent toute pudeur, toute noblesse. Ce furent les premiers bourgeois ! »
Chelsea Ray et Melanie Hawthorne présentent ce roman. Elles enseignent toutes deux aux États-Unis. Leurs recherches respectives sont à l’origine de la publication quasi simultanée en France et, en traduction aux États-Unis, de cet inédit de Natalie Clifford Barney qu’attendaient les admirateurs de l’Amazone.
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11/05/2013