Anartiste
Chroniques du n°14 d’Anartiste :
DARIEN. Admiré par Alfred Jarry, Alphonse Allais et plus tard par André Breton, Georges Darien (1862-1921) est apprécié dans les milieux libertaires. Auteur de romans (L’épaulette, Biribi, Le voleur…), il est l’un des pamphlétaires le plus virulent de cette fin de XIXe siècle. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles L’Escarmouche, L’Ennemi du peuple et L’En dehors de Zo d’Axa. L’Ennemi du peuple est un recueil d’articles dans lesquels il dénonce aussi bien les maîtres que les esclaves. De son côté Georges Randal, le héros du Voleur, a décidé de dire non à la bourgeoisie, à l’ordre, aux politiciens…
L’ennemi du peuple par Georges Darien. L’Âge d’homme, 2009. 186 p. (Le livre carabiné). 17 €. Le voleur par Georges Darien. Nouvelle édition. Gallimard, 2009. 512 p. (Folio classique ; 1798). 7 €.
DESCAVES. L’écrivain libertaire Lucien Descaves (1861-1949) est l’auteur de Sous-offs (1889), ouvrage antimilitariste qui lui valut des poursuites judiciaires. Il a collaboré à L’Endehors de Zo d’Axa et aux Temps nouveaux de Jean Grave. Il est l’auteur de romans et de pièces de théâtre qui évoquent la Commune de Paris, les milieux libres, les vagabonds… Il a rassemblé un grand nombre de documents sur la Commune. En 2005, un colloque lui a été consacré à Brest et l’Association des amis de Lucien Descaves a été fondée en 2006. Elle a publié le premier numéro de son bulletin annuel en 2008.
Lucien Descaves : colloque de Brest, 2005 : textes rassemblés par Pierre-Jean Dufief. Du Lérot, 2008. 312 p. (D’après nature). 35 €. L’Atelier des lettres n° 1 : Association des amis de Lucien Descaves. Publibook, 2008. 169 p. 20 € (plus 3 € de port, chèque à l’ordre de L’Atelier des lettres).
Adresse : Association des amis de Lucien Descaves, Jean de Palacio, 9 rue Le Guen de Kerangall, Recouvrance, 29200 Brest (courriel : postmaster@luciendescaves.fr).
Sur Internet : http://www.luciendescaves.fr
ÉCRIVAINS. Caroline Granier a soutenu en 2003 une thèse sur les écrivains anarchistes en France à la fin du XIXe siècle. Celle-ci vient d’être publiée par les éditions Ressouvenances. L’auteure s’interroge sur l’existence d’une littérature anarchiste, elle explore les thèmes abordés, elle montre l’influence de ces écrivains sur les futures avant-gardes. Elle présente les principales œuvres et fait le portrait de ces auteurs parmi lesquels on peut citer Jules Vallès, Louise Michel, Georges Darien, Charles Malato, Émile Pouget, Bernard Lazare, Mécislas Golberg, Séverine, André Léo, Octave Mirbeau, Jean Grave, Sébastien Faure, Georges Eekhoud, Zo d’Axa, Han Ryner ou bien Victor Barrucand.
Les briseurs de formules : les écrivains anarchistes en France à la fin du XIXe siècle par Caroline Granier. Ressouvenances, 2008. 469 p. 35 €.
Quinzinzinzili. N° 5, hiver 2009. 32 p. 5 €. Ce trimestriel a le même titre que celui d’un roman de contre-utopie publié en 1935 par Régis Messac (1893-1945). Celui-ci était enseignant, proche des libertaires et des écrivains prolétariens. Il est l’auteur de l’une des premières thèses sur le roman policier. Membre de la Résistance, il est déporté et il meurt quelque part en Allemagne. La revue publie des études sur Messac et ses amis ainsi que des extraits de son œuvre, en particulier ses chroniques littéraires.
Adresse : Société des amis de Régis Messac, 71 rue de Tolbiac, 75013 Paris (tél. : 09 54 13 87 88 ; courriel : amis@regis-messac.fr). L’abonnement est de 18 euros pour un an (chèque à l’ordre de la Société des amis de Régis Messac). Sur Internet : www.regis-messac.fr
ARMAND ROBIN. Né en Bretagne, Armand Robin (1912-1961) fut polyglotte, poète, critique, mais aussi un traducteur de génie. Il a traduit des textes de vingt-deux langues différentes. Après un voyage en URSS en 1933, il dénonce le stalinisme, puis après la Guerre, adhère à la Fédération anarchiste. Anne-Marie Lilti est maître de conférence en littérature française à l’université de Cergy-Pontoise. Ses recherches concernent la poésie contemporaine et plus particulièrement le rapport des poètes à la langue.
Armand Robin : le poète indésirable par Anne-Marie Lilti. Aden, 2008. 349 p. (Le cercle des poètes disparus). 28 €.
TRAVEN. La vie de l’écrivain B. Traven (1882 ?-1969) reste encore mystérieuse car il a toujours cherché à brouiller les pistes. Sous son vrai nom Ret Marut, il a collaboré à la revue radicale Der Ziegelbrenner (Le Briquetier, 1917-1921) et a participé à la Révolution des Conseils à Munich en tant qu’anarchiste. Il échappe à la répression et après une longue errance, il se réfugie au Mexique où il écrira la plupart des ses livres devenus des classiques du roman d’aventure engagé. Sa biographie écrite par Rolf Recknagel est la première publiée en langue française. Son chef d’œuvre Le trésor de la Sierra Madre(1927) est réédité dans une nouvelle traduction intégrale. Ce texte a été adapté au cinéma par John Huston en 1948, il met en scène trois chercheurs d’or confrontés à la misère, l’avidité et la violence.
Insaisissable : les aventures de B. Traven par Rolf Recknagel ; traduit de l’allemand par Adèle Zwicker. L’Insomniaque, 2009. 352 p. 18 €. Le trésor de la Sierra Madre par B. Traven. Sillage, 2008. 313 p. 19,50 €.
DE CLEYRE. Pionnière du féminisme américain, poétesse, musicienne, Voltairine De Cleyre (1866–1912) se définissait comme une « anarchiste sans qualificatif » et s’intéressait à un très large éventail de sujets : l’économie, la libre pensée, la philosophie, la religion, la criminologie, la littérature et l’action directe non violente. Cet ouvrage est le premier titre publié en français de Voltairine De Cleyre. Il réunit 16 essais majeurs qui couvrent l’ensemble de son parcours ainsi que 14 poèmes. Ces textes sont précédés d’une substantielle introduction et sont suivis d’une chronologie et d’une riche bibliographie.
D’espoir et de raison : écrits d’une insoumise par Voltairine De Cleyre ; textes réunis et présentés par Normand Baillargeon et Chantal Santerre. Montréal : Lux, 2008. 328 p. (Instinct de liberté). 28,45 $ canadiens.
ÉLECTIONS . Octave Mirbeau (1848-1917), écrivain anarchiste pourfendeur de la bourgeoisie, signe en 1888 un article intitulé La grève des électeurs. Ce texte est depuis régulièrement réédité car il reste toujours d’actualité. « Voter en faveur de quelqu’un ou de quelque chose quand on réfléchit un seul instant, ce surprenant phénomène n’est-il pas fait pour dérouter les philosophies les plus subtiles et confondre la raison ? ».
La grève des électeurs par Octave Mirbeau. Allia, 2009. 48 p. 3 €.
KROPOTKINE. Pierre Kropotkine (1842-1921), est l’un des théoriciens les plus connus de l’anarchisme. Issu de la haute noblesse moscovite, il quitte l’armée en 1867 pour étudier les mathématiques et la géographie. Il est l’auteur de plusieurs travaux sur l’Asie septentrionale. Dès 1872, il fait partie de la Fédération jurassienne de la Première Internationale. Il est emprisonné à Saint-Pétersbourg en 1874 et s’évade deux ans plus tard. Il mène une action militante en Suisse, en France et en Grande-Bretagne puis retourne en Russie en 1917 où il meurt en 1921. Plusieurs de ses textes théoriques et biographiques viennent d’être réédités. Son projet de société idéale se base sur les principes communistes anarchistes. L’entraide reste un livre essentiel de la biologie évolutive et de l’étude des sociétés, il y pose les fondements d’une éthique libertaire.
La Commune ; suivi de La Commune de Paris par Pierre Kropotkine. L’Altiplano, 2008. 80 p. (Flash-back. Essai). 3 €. Dans les prisons russes et françaises par Pierre Kropotkine. Le Temps des cerises, 2009. 148 p. 15 €. L’entraide par Pierre Kropotkine. Bruxelles : Aden, 2009. 192 p. (Grande bibliothèque d’Aden). 22 €. L’esprit de révolte par Pierre Kropotkine ; préface de Roger Dadoun. Manucius, 2009. 72 p. 5 €. Mémoires d’un révolutionnaire par Pierre Kropotkine. Éd. de l’Aube, 2008. 450 p. (L’Aube poche essai. L’école des idées). 29,90 €.
LANDAUER. Gustav Landauer (1871-1919) est l’une des principales figures intellectuelles du mouvement anarchiste allemand. Ses essais et articles tentent de définir les conditions de possibilité du socialisme libertaire. Il y dénonce ses ennemis : l’État bismarckien et le luthérianisme mais également la social-démocratie et le marxisme. En novembre 1918, il participe à la République des conseils de Bavière qui sera réduite par l’armée et les corps francs en 1919. Gustav Landauer est alors sauvagement assassiné. On pourra également lire son texte le plus célèbre La révolution.
La communauté par le retrait ; et autres essais par Gustav Landauer. Éd. du Sandre, 2008. 294 p. 28 €. La révolution par Gustav Landauer ; traduit de l’allemand par Louis Janover et Margaret Manale. Sulliver, 2006. 208 p. 17 €.
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5/02/2010