Les briseurs de formule
Beaucoup de nouvelles parutions en ce moment. La machine éditoriale semble devenue folle. Nous finirons étouffer sous le papier. Heureusement, quelques publications aident à respirer. C’est le cas de la thèse de Caroline Granier. Aujourd’hui publiée chez Resouvenance. Jadis mise en ligne sur l’excellent RAforum. Ouvrage somme sur la littérature anarchiste, elle vient à point nommé, rendre ses lettres de noblesse, d’ivresse et d’hardiesse à quelques gueux et gueuses de la littérature finiséculaire. A l’heure où la bleusaille fait mine de se mettre à lire, là où elle n’y entrave que dalle, et où on enferme de nouveau pour délits d’écriture et d’opinion, un peu d’histoire passée ne fait pas de mal. Et parce que le geste n’est jamais très loin, une embrassade aux briseurs de formule.
« On connaît enfin les chefs de cette mystérieuse association. Cette découverte est due à un heureux hasard : un haut fonctionnaire du service de la Sûreté ayant entendu parler d’un moyen de transmission de pensée appelé littérature, eut l’idée de diriger ses investigations de ce côté.
Il découvrit, dissimulés en des parallélépipèdes appelés livres, des signes dont à force de labeur il eut la clef, et qui révélaient des choses épouvantables. Il ne s’agissait rien moins, en ces livres, que de destruction de l’autorité et d’affranchissement des hommes. »
La Revue Libertaire, 1er-15 janvier 1894
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Les écrivains anarchistes en France à la fin du XIXe siècle 469 pages grand format (180 x 270 mm). Illustrations noir/blanc. Bibliographie, index. ISBN 2-84505-065-8 • EAN 9782845050655 • Paru nov. 2008 • 35,00 euros. |
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25/11/2008