La pornographie et l’illusoire égalité des sexes
Pornography and illusion of gender equality
La pornographie et l’illusoire égalité des sexes
par Misty Whalen
Même si cela peut surprendre, la popularité (et la généralisation) de la pornographie en Occident, ainsi que la frustration masculine larvée qu’elle favorise, sont en grande partie dues aux mouvements de libération de la femme. Réciproquement, le féminisme moderne doit au moins une part de son succès à l’existence de la pornographie. Ce n’est pas un hasard si, durant les années soixante-dix, alors que les femmes devenaient de plus en plus indépendantes, l’industrie du porno connut une croissance sans précédent. Certes les circonstances ont obligé les hommes à réévaluer leur comportement à l’égard des femmes, mais la contrainte sociale demeure presque impuissante à changer leurs sentiments concernant les femmes. Afin d’être « politiquement correct », un homme peut bien réfreiner certains de ses élans, mais cette retenue dans les actes ne signifie pas pour autant que ses désirs aient disparu. Le porno (au même titre que le sport, les clubs de strip-tease, les films d’action, etc.) est devenu une industrie qui brasse des milliards de dollars parce qu’elle soulage – fût-ce très ponctuellement – des hommes modernes assoiffés de désirs et d’instincts, en les libérant du carcans des conventions sociales. Et ici se joue une tragédie qui touche aussi les femmes : car les hommes posés, sûrs d’eux, qui n’ont ni peur ni honte de leurs instincts, constituent aujourd’hui une espèce en voie de disparition. Parce qu’elle a été condamnée ou désignée comme obsolète au nom de la libération de la femme, la vraie virilité se cache. Devant nous ne demeure qu’une façade qui satisfait notre goût actuel pour l’égalité – un homme juste viril comme il faut, mais pas trop. Un homme que l’on invite à nier ses instincts afin de maintenir l’illusion de l’égalité physique nécessaire à l’existence de la « femme moderne ». Un homme dont l’agressivité instinctive a été domestiquée ou culpabilisée, sur le registre de la soumission et qui, pareil à un gentil chaton domestique observant fasciné un lion à l’affût à la télévision, se languissant du goût du sang, de l’adrénaline et des battements d’un cœur féroce depuis longtemps oublié, doit se remémorer sa nature propre en expérimentant une illusion de puissance.
Une femme moderne s’imaginant égale en tous points à un homme ressemble au même chaton d’appartement s’imaginant aussi féroce qu’un lion en cage. Même s’ils sont à de nombreux égards comparables et qu’aucun n’est « mieux » que l’autre, le lion est à l’évidence capable d’une férocité plus grande. C’est en grande partie en raison du mouvement d’émancipation de la femme que le monde occidental aime à prétendre que l’égalité des sexes procède d’un ordre naturel et que la majeure partie de notre tradition patriarcale est une sorte d’anomalie. Concernant l’égalité des sexes, nous sommes abreuvés de mensonges – en particulier dans le domaine de la sexualité – et nous avons totalement assimilé et intégré ce cauchemar politiquement correct qui consiste, au nom de l’égalité, à nier les différences que la nature, pour le meilleur et pour le pire, a créées au sein de notre espèce. Dans notre société, l’interdiction de la violence et du harcèlement sexuel ainsi que la stigmatisation du viol maintiennent l’illusion d’une égalité. De même, la négation de nos instincts, la condamnation de la sexualité masculine et de la pornographie, procèdent de cette idée, avec des conséquences plus incontrôlables (il s’agit en fait de nier les instincts masculins). Bien que la pornographie ait existé bien avant le féminisme, elle ne s’est véritablement insinuée partout que lorsque les hommes ont perdu, socialement et financièrement, leur rôle dominant au profit d’une relative égalité et lorsqu’ils ont cédé une partie de leur pouvoir aux femmes. Il ne s’agit pas ici de défendre l’abolition des droits des femmes en vue de libérer la sexualité masculine, mais de dire simplement que la pornographie, au lieu de susciter notre mépris, mérite peut-être une certaine considération parce qu’elle contribue à maintenir l’illusion d’une égalité, et de reconnaître que, pour l’essentiel, ce que nous appelons les droits de la femme, n’existent que parce que nous avons des barrières sociales qui leur évitent d’être violés. Il n’y a rien de comparable à des droits dans la nature. Au même titre que les lois, les droits sont des créations humaines qui dépendent entièrement de nos croyances et de notre volonté de les faire perdurer. Et, comme la plupart des créations humaines, ils changent et évoluent. De nombreux droits que les femmes considèrent aujourd’hui comme acquis n’existaient pas dans les précédentes générations, et même, n’ont jamais existé dans toute l’histoire de l’humanité. Nous – hommes ou femmes – prétendons avec conviction que nos droits nous sont inaliénables (le seul mot « droit » suggère cela), mais en vérité, ils ne sont pas des « droits naturels », comme s’ils étaient d’heureuses circonstances temporelles et géographiques dans lesquelles nous vivrions.
Nier les différences entre les hommes et les femmes, en particulier lorsqu’il s’agit de différences favorables aux hommes, est devenu pratique courante. Celui qui ose suggérer qu’il existe un déséquilibre de puissance en faveur des hommes est assuré d’être classé dans la catégorie des machistes, misogynes, anti-féministes – comme si être conscient de l’existence de la cage d’un lion signifiait automatiquement plaider pour qu’on l’enlève. Pour le meilleur et pour le pire, la cage est là pour préserver notre mode de vie moderne, pour permettre aux hommes et aux femmes de se mesurer les uns aux autres sur un pied d’égalité, sur un terrain de jeu où nous sommes, ou pouvons être, égaux – intellectuellement, socialement, financièrement – en minimisant l’avantage physique donné aux hommes par la nature. Nos lois et conventions sociales existent pour contrôler et canaliser les instincts qui pourraient endommager ce « terrain de jeu ». Dans le cas d’une agression masculine (sexuelle ou autre), la loi existe pour protéger les femmes de comportements pour lesquels elles ont perdu les instincts qui leur permettaient d’y faire face. Les femmes modernes, élevées dans la croyance de leur égalité par rapport aux hommes ne sont pas armées pour affronter la réalité des instincts masculins. Mais c’est un jeu dangereux de vouloir contrôler une force aussi puissante que l’agressivité et encore plus dangereux de l’ignorer. Comme n’importe quel animal, l’homme trouvera un moyen d’exprimer ses instincts. Et comme tout animal en cage, l’homme moderne ne peut pas toujours les exprimer comme sa nature voudrait qu’il les exprime. L’avantage de la pornographie dans le monde d’aujourd’hui est qu’elle crée une soupape pour l’expression de cet instinct et aide à le détourner de son terrain naturel où il pourrait bien faire des dégâts.
On reproche habituellement au porno de véhiculer certains stéréotypes féminins. Et en effet, de nombreux clichés reviennent sans cesse : la soubrette, la pucelle, la secrétaire, la petite écolière – autant de « victimes consentantes » et de femelles soumises. Avant que n’apparaisse le mouvement féministe, les hommes, en tant qu’ils étaient les seuls à faire bouillir la marmite, exerçaient une certaine domination sur la femme, mais plus les femmes ont eu accès à la sphère productive et ont conquis une indépendance financière, plus les hommes se sont retrouvés en plan, avec leurs vieux schémas virils et de moins en moins de moyens d’exercer dans la réalité leurs instincts de domination. Les caricatures de femmes soumises que propose la pornographie sont des chimères parfaites pour satisfaire ce désir, elles permettent à l’homme de libérer son agressivité masculine sans pour autant risquer d’offenser une femme « moderne » en lui demandant de lui être plus soumise. Car on demande à la femme moderne de se sentir offensée par ce genre de demandes, même si la soumission, dans une certaine mesure, est précisément ce qu’elle désire. Et c’est sans doute le cas de la plupart des femmes.
Les instincts agressifs des hommes n’existent pas pour eux-mêmes, ils trouvent leur complément dans les fantasmes féminins. Le rêve féminin par excellence, si souvent mis en scène dans les romans d’amour et les « soap opéras », n’est pas de se faire violer, humilier ou brutaliser, mais d’être désirée, d’être submergée par le désir et les assauts d’un homme, de se faire plaquer contre un mur et de se faire prendre par un homme qui sait ce qu’il a à faire. En général, l’homme que proposent ces fictions est un « vrai mec », mignon et costaud à la fois, mais dès lors qu’on en arrive au sexe (et on y arrive toujours), ce dernier est tellement en phase avec son animalité qu’il est capable de sentir le désir de la femme. Il sait, par-delà les dénégations de celle-ci et sans même avoir à lui demander, que la femme le veut. Cet homme fantasmé et unidimensionnel est populaire auprès de millions de femmes et il ne vient à l’idée de personne de dire que cela fait du tort à la perception que les femmes ont des hommes. Il s’agit d’un personnage brutal auquel l’héroïne succombe inéluctablement et il ne vient à l’idée de personne de dire que ce schéma dominant/dominé fait du tort aux femmes. La pornographie, parce qu’elle se focalise sur la sexualité masculine, est vilipendée, alors que les romans à l’eau de rose et les feuilletons télévisés, qui véhiculent essentiellement les mêmes stéréotypes – ou archétypes – pour la plus grande joie des femmes, font rarement (voire jamais) l’objet de critiques.
Les détracteurs affirment également que la pornographie encourage la violence à l’endroit des femmes puisqu’elle promeut l’image d’un homme brutal et l’image d’une femme docile et que ces images trompent les hommes dans la perception qu’ils ont des femmes et de la sexualité féminine. On peut se demander ici qui a bien pu définir la perception « juste » des femmes et la « vérité » de la sexualité féminine et comment ceux-ci sont devenus si compétents qu’ils peuvent les définir à la place des autres. Faire une description des fantasmes masculins mis en scène par le porno, qui suggèrent en général la domination et la brutalité du male, ne requiert pas une grande subtilité d’analyse. Sauf exception, cela n’est pas très compliqué : une poignée de femmes papillonne autour d’un pénis comme s’il s’agissait de la chose la plus incroyable qu’elles aient jamais vue, célèbrent le culte de la virilité et simulent l’orgasme à grand renfort de gémissements dès lors qu’elles se font baptiser au sperme, traditionnellement sur le visage. Ça et beaucoup de sexe. Au sein d’une société de plus en plus émasculée, le porno est un univers fantasmagorique où le chibre est roi et l’instinct masculin la règle. Se plaindre du fait que le porno encourage la violence chez les hommes reviendrait à dire que le fantasme de quasi-viol, que nous ressassent les romans d’amour et les feuilletons (les équivalents féminins du porno), encouragerait la passivité chez les femmes. Au même titre que la pornographie satisfait un besoin masculin, ces fictions constituent un exutoire pour les femmes – un lieu imaginaire où les hommes se comporteraient exactement comme le désirent les femmes et où le désir féminin régnerait en maître. Personne n’oserait prétendre que les histoires romantiques encouragent la passivité féminine, alors pourquoi tenir ce raisonnement à propos du porno et de la violence masculine ? La popularité de ces divertissements vient peut-être du fait qu’ils n’encouragent strictement rien mais représentent simplement la véritable nature des humains et satisfont certains de leurs désirs qui restent inassouvis.
A rebours de ce qu’il nous est demandé de croire, les faits demeurent : les femmes sont le sexe faible. Cela ne veut pas dire inférieur, mais seulement moins fort physiquement. Nous les femmes, avec notre corps si facilement pénétrable, notre défaut de force dès lors qu’il s’agit de nous défendre, sommes intrinsèquement vulnérables et il est faux de croire que cette caractéristique ne nous est pas fondatrice. Et il est absurde de prétendre que les hommes ne doivent ressentir aucun désir de domination, quand tout leur destin biologique est de pénétrer, au propre comme au figuré. La nature féminine est définie par opposition à l’homme – et vice versa. Il est le pénétrant et nous sommes la pénétrée, notre condition physique et sexuelle est définie par la pénétration, et c’est pourquoi nous vivons en permanence en position de profanées potentielles. Et d’une certaine manière, la sexualité féminine est essentiellement caractérisée par la soumission – quel que soit le degré de consentement et d’agressivité du côté de la femme, au bout du compte, l’acte sexuel suppose qu’elle se soumette à la pénétration, et la pénétration est une agression. Nous avons neutralisé les instincts de l’homme afin de pouvoir nous croire physiquement son égal, afin de nous donner l’illusion de la sécurité, mais ce n’est justement qu’une illusion. L’instinct qui porte à la brutalité ou au viol existe, que l’on choisisse ou non de l’approuver ou de reconnaître son existence. Aujourd’hui nous avons réussi, avec acharnement, à évacuer la violence de la sexualité pour la rendre plus agréable, pour nous permettre de concevoir le sexe comme un partage de pouvoirs plutôt que comme une lutte pour le pouvoir. Le porno est là pour rétablir l’équilibre dans l’agressivité, pour rappeler à l’homme, par-delà la foule nécessaire des artifices moraux, l’essence animale cachée de sa sexualité.
S’ajoutant aux impératifs moraux hérités du féminisme, l’éternel acharnement puritain contre la sphère des plaisirs a contribué à établir entre les gens et leurs corps une relation erronée et pernicieuse. Il a instillé en nous un sentiment de honte à l’égard de nos impératifs physiques et de nos désirs. La pornographie, par exemple, n’a rien de fondamentalement mauvais, si ce n’est qu’elle peut nous dégoûter parce que nous ne sommes pas à l’aise en face de notre propre nature. Le spectacle cru de la sexualité n’est pas moins représentatif de la nature humaine que n’importe quelle œuvre d’art ou de littérature, et les réactions auxquelles il donne lieu sont peut-être plus révélatrices. Parce qu’il nous rappelle visuellement un aspect de notre nature que nous avons effacé et parce qu’il s’agit d’un aspect que nous avons beaucoup de mal à renier, le porno reçoit rarement la considération qu’il mérite. Nous en usons lorsque nous sommes excités et l’ignorons – ou le condamnons – quand nous ne le sommes pas. Mais l’excitation nous empêche de voir le véritable mérite du porno – il s’agit d’un moyen en vue d’une fin, qui n’a d’intérêt que dans la mesure où il nous permet de nous évader. Regarder des images pornographiques en l’absence de désir suscite en nous une étrange impression de répulsion fascinée, comme lorsque nous regardons quelqu’un d’affamé en train de manger, un inconnu en train de chier ou des images de l’Holocauste. Il s’agit de notre véritable nature animale – absurde, cruelle, amusante, laide, répugnante et attirante à la fois – ces vérités que nous tâchons d’ignorer, de laisser loin derrière nous. Nous redoublons d’effort pour nier de telles évidences, mais baiser est un comportement animal qui appartient, comme tous les autres, à cet animal qu’est l’humain. Se rendre impuissant à force de considérations, sous-estimer ses instincts, voilà un comportement exclusivement humain.
Même si la pornographie n’est sans doute pas le moyen idéal de satisfaire ses instincts, le fait qu’elle existe et soit si populaire porte à croire qu’il s’agit d’un moyen efficace. Et même s’il est vrai que la pornographie, dans la plupart des cas, dépeint d’une manière ridicule la sexualité féminine, cela ne veut pas nécessairement dire qu’elle déforme la perception que les hommes ont de la sexualité féminine en traitant les femmes comme des objets. S’il est une seule chose que la pornographie traite en objet, c’est le pénis. Le porno est notre forme moderne de culte du phallus. Les acteurs masculins de X ne sont pas choisis pour leur beauté, encore moins pour leurs talents d’acteurs. On les engage pour leurs bites démesurées et leur capacité à les maintenir raides. Dans les films pornos, les femmes sont à la fois adoratrices et adorées, les fidèles Bacchantes sollicitant les faveurs d’un dieu ithyphallique et l’objet de désir sans lequel l’érection toute puissante n’existe pas. Même les scènes pornos de femmes entre elles sont essentiellement des hommages au pénis. Le principe n’est pas tant d’avoir deux femmes se satisfaisant l’une l’autre, mais d’avoir deux femmes se satisfaisant l’une l’autre pour le plaisir d’un observateur (présumé masculin), ce qu’elles font d’habitude à l’aide d’un imposant godemiché. Dans ce cas, le voyeur vit par double procuration – soustrait au pur instinct qu’il recherche – d’abord par le fait qu’il rend hommage à la femme par l’intermédiaire d’un sexe représenté, ensuite par le fait que celle-ci honore un phallus qui n’est pas le sien. Ou, dans le cas d’un porno exclusivement féminin, en honorant la femme par le biais d’un voyeur imaginaire et par le fait qu’elle célèbre un représentant invisible du mâle/phallus.
Cette idée d’auto-célébration n’est pas seulement vraie de la relation des hommes au porno, mais de toute projection masculine de la femme et du rapport des hommes aux femmes en général. Matisse, par exemple, parlant de son modèle, dit « qu’elle n’est pas là pour la possibilité qu’elle offre de consulter ses attributs physiques, mais plutôt pour m’aider à atteindre une suspension de l’âme, les conditions d’un attachement amoureux qui, porté à son apogée, culmine dans le viol. Le viol de qui ? De moi-même, dans une orgie d’émotion face à l’objet aimé ». Pour le dire autrement, sa puissance et ses désirs ne viennent pas du fait qu’il la réifie – pas du fait qu’il se l’imagine seulement comme un cul et des nichons, comme le diraient les contempteurs du porno – mais des émotions qu’elle inspire en lui. La présence féminine et la féminité en tant que telle, dans la vie comme dans la pornographie, sont célébrées pour la puissance qu’elles révèlent en l’homme. Ce type d’adoration nous apparaît comme de la réification parce que nous avons pris l’habitude de considérer la différence entre sexes comme quelque chose de négatif. Rendre hommage à la manifestation physique de la féminité – les caractères physiques qui différencient une femme d’un homme – n’est pas réifier la femme mais faire preuve d’un respect fondamental de ce que la femme est. Un homme adore la poitrine ou les hanches ou les fesses d’une femme, non comme des objets en tant que tels, séparés de la femme à qui ils appartiennent, mais comme des caractères qui incarnent sa féminité. Ils lui montrent en quoi elle n’est pas comme lui – son contraste physique par rapport à lui, qui est nécessaire aux rôles sexuels qu’ils doivent tous deux jouer. Mais prendre conscience de notre opposition physique primitive et de son inégalité fondamentale est précisément le genre de chose que nous tâchons d’éviter afin de surmonter notre relation malaisée à la vie moderne.
La distance sans cesse croissante que nous prenons avec nos instincts, la lutte acharnée entre ces instincts et notre désir d’égalité, et notre incapacité à trouver un compromis qui satisfasse chacun, voilà ce qui a créé le besoin d’exutoires tels que la pornographie. En tant qu’il est un exutoire non violent pour l’instinct agressif de l’homme, la pornographie contribue à maintenir l’illusion de l’égalité physique entre hommes et femmes et met ainsi les femmes dans une position plus favorable pour concourir socialement, financièrement et intellectuellement. La question est de savoir si le fait « d’escamoter » l’avantage physique que la nature a accordé aux hommes est la meilleure solution ou s’il s’agit simplement d’un moyen pour les femmes de concourir sur les autres terrains. émasculer les hommes est-il nécessaire aux droits de la femme tels que nous les entendons ou existe-t-il d’autres moyens pour que les instincts masculins coexistent pacifiquement avec notre conception de l’égalité des sexes ? Le monde indistinctement égalitaire, sexuellement neutre imaginé par les féministes est une impossibilité. Il ne pourra pas exister tant que nos corps physiques demeureront tels qu’ils sont. Même l’actuelle et imparfaite « égalité » n’existe qu’au prix de sacrifices. Les hommes doivent renoncer à la libre expression de certains de leurs instincts et les femmes doivent renoncer à cette part de leur nature qui répond et correspond à ces instincts masculins réprimés. Sans de tels sacrifices, il semble difficile de concevoir aucune égalité que ce soit. Et sans la pornographie, ou d’autres défoulements du même genre, il semble difficile d’imaginer que ces sacrifices pourraient se faire sans dommages.
Traduit de l’américain par Yann Kerninon pour la revue amie Hermaphrodite
Retrouvez le thème de la domesticité dans le prochain numéro d'Amer, revue finissante,
à paraître d'ici quelques jours er que vous pouvez commander en nous écrivant à
l'adresse suivante : contact@zamdatala.net
27/05/2008