Lesbian decadence
In 1857 the French poet Charles Baudelaire, who was fascinated by lesbianism, created a scandal with Les Fleurs du Mal [The Flowers of Evil]. This collection was originally entitled « The Lesbians » and described women as « femmes damnées, » with « disordered souls » suffering in a hypocritical world.Then twenty years later, lesbians in Paris dared to flaunt themselves in that extraordinarily creative period at the turn of the 19th and 20thcenturies which became known as the Belle Époque.Lesbian Decadence, now available in English for the first time, provides a new analysis and synthesis of the depiction of lesbianism as a social phenomenon and a symptom of social malaise as well as a fantasy in that most vibrant place and period in history.In this newly translated work, praised by leading critics as « authoritative, » « stunning, » and « a marvel of elegance and erudition, » Nicole G. Albert analyzes and synthesizes an engagingly rich sweep of historical representations of the lesbian mystique in art and literature.Albert contrasts these visions to moralists’ abrupt condemnations of « the lesbian vice, » as well as the newly emerging psychiatric establishment’s medical fury and their obsession on cataloging and classifying symptoms of « inversion » or « perversion » in order to cure these « unbalanced creatures of love. »Lesbian Decadence combines literary, artistic, and historical analysis of sources from the mainstream to the rare, from scholarly studies to popular culture.The English translation provides a core reference/text for those interested in the Decadent movement, in literary history, in French history and social history. It is well suited for courses in gender studies, women’s studies, LGBT history, and lesbianism in literature, history, and art.
Baudelaire avait fait scandale avec ses » femmes damnées » en 1857. Vingt ans plus tard, les disciples de Sappho osent s’afficher dans Paris. A la Belle Epoque, elles comptent de célèbres prêtresses comme Natalie Barney, Renée Vivien, Colette et Missy, bientôt Gertrude Stein. Plusieurs guides répertorient les hauts lieux où se retrouvent les fleurs du mal, inverties et autres gougnottes… Les moralistes s’alarment du » vice lesbien » qui semble menacer la société, tandis que les premiers psychiatres s’efforcent d’identifier les symptômes de l’inversion pour guérir les » déséquilibrées de l’amour « . Si les lesbiennes sont visibles, c’est pourtant moins dans la rue que dans les librairies : de Mademoiselle Giraud, ma femme à Notre-Dame de Lesbos en passant par Miss Don Juan et Méphistophéla, d’innombrables romans et nouvelles leur sont consacrés. Entre désapprobation et fascination, la littérature fin-de-siècle a forgé de nombreux stéréotypes qui ont largement influé sur notre imaginaire. Ce sont ces représentations ambiguës que ce livre invite à décrypter, en croisant les regards des observateurs du temps, des médecins, des écrivains et des peintres. Figures emblématiques des années 1900, les saphistes sont associées aux premiers balbutiements d’un féminisme qui dérange et qui, par réaction, nourrit d’inépuisables fantasmes. Objets de scandale pour les uns, héroïnes de la modernité pour les autres, elles inspirent les artistes et les poètes de la Décadence pour qui l’art est dénégation de la nature et triomphe de l’artifice.
Chercheuse indépendante, docteur ès lettres en littérature comparée, elle a publié sa thèse sous le titre Saphisme et Décadence dans Paris fin-de-siècle (La Martinière, 2005). Elle a signé de nombreux articles sur la littérature fin-de-siècle avec un éclairage particulier sur les femmes de lettres et a dirigé deux ouvrages collectifs sur la poétesse Renée Vivien : Renée Vivien à rebours, études pour un centenaire (Orizons, 2009) puis Renée Vivien, une femme de lettres entre deux siècles : 1877-1909 (Champion, 2012). Elle s’intéresse également aux questions de genre, qui ont donné lieu à deux numéros spéciaux qu’elle a coordonnés pour la revue Diogène (“Mythes et genre”, n° 208, octobre 2004 et “Nouvelles perspectives dans les Gender Studies”, n° 225, janvier 2009). C’est dans cette même optique qu’elle a conçu sa biographie consacrée à la comtesse de Castiglione : La Castiglione. Vies et Métamorphoses (Perrin, 2011).
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13/06/2016