La Société Octave Mirbeau vous parle :
Octave Mirbeau sur Internet
Au cours de l’année 2015 la présence de Mirbeau sur la toile a continué de renforcer. Nos deux sites Internet multilingues continuent d’être honorablement fréquentés et de s’enrichir : plus d’un millier d’articles sur Mirbeau sont désormais accessibles en ligne, en une trentaine de langues. Quant au Dictionnaire Octave Mirbeau en ligne, à raison d’une moyenne d’environ 250 visites quotidiennes, il atteint aujourd’hui l’impressionnant total de 597 000 visites. Par ailleurs, six n° des Cahiers Mirbeau ont été intégralement mis en ligne, de même que mon édition critique des Mauvais bergers.
Sur Wikipédia, l’encyclopédie en ligne, multilingue et internationale à laquelle Google donne prioritairement accès quelle que soit la recherche, il a désormais droit à des notices en 139 langues, et ses œuvres à 228 notices en 40 langues. Si l’on ajoute les notices de personnages, les notices “para-mirbelliennes” et celles consacrées aux diverses adaptations cinématographiques, on arrive au total non moins impressionnant de 473 notices…
Aux interventions de la Société Mirbeau s’ajoutent d’innombrables mises en ligne de textes et d’œuvres entières de Mirbeau, les unes gratuitement, beaucoup d’autres pour un prix modique, de sorte qu’il est maintenant possible et extrêmement facile de lire tout Mirbeau sans avoir à se déplacer et sans bourse délier, ou presque. Si l’on compare au peu d’œuvres et de textes qui était accessible il y a un quart de siècle, il s’agit là d’une véritable révolution.
La commémoration Mirbeau de 2017
Au cours de l’année 2015, la Société Mirbeau a poursuivi la préparation de l’année Mirbeau, à l’occasion du centième anniversaire de la mort de l’écrivain. Le comité de parrainage s’est encore enrichi, diversifié et internationalisé (près de 400 personnalités, de trente pays différents), et l’Académie royale de Belgique nous a apporté à son tour son haut patronage.
Les projets se sont multipliés : universitaires (plusieurs colloques, en France et à l’étranger), éditoriaux, théâtraux et cinématographiques, dans lesquels la SOM est diversement impliquée. Financièrement, elle a soutenu en particulier le documentaire d’Émilien Awada et l’adaptation de L’Abbé Jules par Laurent Canches et Shirel Amitay, et elle a lancé un appel à financement participatif pour l’oratorio théâtral d’Antoine Juliens, Rédemption, ou la folie du toujours mieux, auquel elle a également cherché des points de chute en France. Et elle a laissé la subvention promise par la sénatrice Corinne Bouchoux, sur sa réserve parlementaire, à une compagnie théâtrale d’Angers, qui va monter deux spectacles Mirbeau.
Malheureusement, comme l’an dernier, force est de constater que nos faibles moyens, tant humains, malgré notre réseau de correspondants, que financiers, en dépit de nos réserves, qui ont été fortement mises à contribution, ne permettent évidemment pas à la seule Société Mirbeau de mener à bien tous les projets que nous avons initiés ou auxquels nous sommes associés. Nous ne bénéficions pour le moment d’aucune subvention extraordinaire et toutes les institutions culturelles et administratives auxquelles nous nous sommes adressés, ou bien ne répondent pas, ou bien se contentent de vagues conseils, ou bien nous font lanterner. Il faudrait pouvoir les relancer, constituer des dossiers, rédiger des quantités de lettres, élaborer des budgets différenciés selon les projets, autant de tâches délicates, qui prennent beaucoup de temps et qu’aurait dû effectuer une étudiante stagiaire dotée des compétences indispensables. Malheureusement il ne nous pas été possible de recruter cet oiseau rare, faute d’offrir un débouché professionnel. Ce qui veut dire que, selon toute vraisemblance, nous devrons compter sur nos propres forces, sans aucun soutien extérieur, en espérant que les grosses structures (Musée d’Orsay, Musée Rodin, BNF, Comédie-Française) assumeront leurs responsabilités.
Par ailleurs, nous manquons de contacts et de relais dans la presse et, plus encore, à la radio et dans les chaînes de télévision, et c’est là un gros handicap. Aussi lançons-nous un appel à tous nos adhérents susceptibles de nous aider à nous y frayer notre chemin – notamment à France-Culture et Arte – et à faire que la commémoration Mirbeau y soit le plus possible évoquée.
L’actualité mirbellienne
Indépendamment de la Société Mirbeau, il est à noter pas mal de publications nouvelles, auxquelles nous ne sommes pas totalement étrangers. Robert Ziegler a publié, aux États-Unis, son étude d’inspiration freudienne, Octave Mirbeau’s Fictions of the Transcendental. Au pays d’Obama ont été publiées également deux traductions inédites : de Dans le ciel, par Ann Sterzinger, et des 21 jours, par Justin Vicari. Skira a publié la première traduction italienne de Dans le ciel, Nel cielo, par Albino Crovetto, qui a traduit et publié aussi quelques contes sous le titre Le Perle morte. La Grève des électeurs a été publié en grec. Et Tomasz Kaczmarek a fait paraître la première traduction polonaise de l’ensemble des Farces et moralités, précédée d’une préface de cent pages. En espagnol, deux traductions étaient sous presse fin 2015 et vont sortir début 2016 : celle de Sébastien Roch, par le romancier Francisco Gil Craviotto, et celle des 21 jours, qui est une première, par l’éditeur Javier Serrano. Ajoutons encore qu’a vu le jour une nouvelle traduction italienne du Journal, ainsi qu’une réédition polonaise de ce même roman, que la première traduction coréenne du Journal a été publiée à Séoul, et que plusieurs autres traductions sont en cours en plusieurs langues. Signalons enfin que nombre de volumes de Mirbeau sont réédités, en France et aux États-Unis, où ils sont tombés dans le domaine public, et peuvent être réimprimés à la demande. Nombre de ces volumes sont également accessibles sur la toile, moyennant une légère rétribution, ce qui contribue, ne fût-ce que modestement, à la diffusion de l’œuvre et à la reconnaissance internationale de l’écrivain..
Par ailleurs, nombre de spectacles Mirbeau ont été créés ou repris en 2015, que je tente de recenser dans nos Cahiers. Je n’en citerai que quatre : Le Journal d’une femme de chambre, adapté par Philippe Person au Lucernaire, La Vache tachetée et autres contes cruels, à Montbrison, Tous patriotes ! à Beauvais, et, le plus surprenant, Les Mauvais bergers, à Millau. Signalons encore que l’adaptation cinématographique du Journal par Benoît Jacquot a circulé dans toute l’Europe, avec un honorable succès, et a entraîné une notable recrudescence des visites des notices Mirbeau de Wikipédia.
Comme 2014, l’année 2015 a été une année de transition, et, si la préparation de la commémoration Mirbeau de 2017 a bien avancé, nous ne saurions garantir que tous les projets seront menés à bien. Nous avons, pour cela, plus que jamais besoin du soutien financier et de la coopération du plus grand nombre possible de nos adhérents et correspondants.
Pierre MICHEL, président de la Société Octave Mirbeau
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8/03/2016