SPICILEGE #7
SPICILÈGE – CAHIERS MARCEL SCHWOB, n° 7, Société Marcel Schwob, 2014.
(Paris, Société Marcel Schwob, octobre 2014, 182 pages)
Direction : Bruno Fabre
Rédaction : Bruno Fabre – Agnès Lhermitte
Réalisation : Sylvie Douézy
Prix : 15 euros
Les commandes sont à adresser à la Société Marcel Schwob :
societe.marcel.schwob@gmail.com
Éditorial
Bruno Fabre
Au pays du miroir : les fictions de fuite de Marcel Schwob
Robert Ziegler
Dossier : « La Légende des gueux »
Le gueux dans tous ses états
Édith Perry
Les premiers contes de Marcel Schwob et la lexicographie
Takeshi Matsumura
« Fanchon-la-Poupée » et la chanson poissarde
Bruno Fabre
Marcel Schwob, « écrivain breton » ?
Agnès Lhermitte
Résonances : autour des premiers contes
Quatre contes de Marcel Schwob illustrés par T.-A. Steinlen
Bruno Fabre
Deux épigones d’un Marcel Schwob « breton » :
Claude Cahun et Eugène Montfort
Claude Cahun : Vues et visions (1914-1919)
Agnès Lhermitte
Annexe : La forêt du Gâvre
Lucy Schwob (Claude Cahun)
Eugène Montfort : Un cœur vierge (1920)
Agnès Lhermitte
Une lettre retrouvée de Marcel Schwob à Eugène Montfort
Bruno Fabre
Des contes de Marcel Schwob
à Biserica neagră (1971) d’Anatol E. Baconsky
Gisèle Vanhese
Documents
Les brouillons de « Crève-cœur »
Agnès Lhermitte
Autour d’une dédicace de La Croisade des enfants de Gabriel Pierné
Cyril Bongers
Correspondance
Sept lettres inédites de Maurice Beaubourg à Marcel Schwob
Bruno Fabre
Annexe : Physionomies littéraires : Marcel Schwob (1891)
Maurice Beaubourg
Deux lettres inédites de Jean-Marc Bernard à Marcel Schwob
au sujet des « pieds blancs » de Villon
Bruno Fabre
Glanures
Notes de lecture par Bruno Fabre et Agnès Lhermitte
« Hoffmann le contemporain »
Appel à contributions
Revue Otrante
Numéro thématique « Hoffmann le contemporain »
« On a fort bien relevé les anticipations de « l’esthétique littéraire postmoderne » qui ont lieu chez les grands modernistes de la première moitié du XXe siècle […] jusqu’à leurs prédécesseurs du XIXe – Alfred Jarry, Gustave Flaubert, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, et E. T. A. Hoffmann » (John Barth, « The Literature of replenishment: Postmodernist Fiction », Atlantic Monthly, vol. 245, n° 1, 1980 ; rééd. in Charles Jencks, The Post-modern Reader, Londres, Academy Editions, et New York, Saint Martin’s Press, 1992, p. 173) : en évoquant les fondements du postmodernisme en littérature, l’écrivain John Barth établit une généalogie qui ramène naturellement vers E. T. A. Hoffmann, figure fondamentale de la littérature allemande, célèbre pour ses nouvelles fantastiques. Un tel hommage suggère que, en dépit de son inscription précoce dans le canon littéraire et de la récurrence de ses œuvres dans les programmes scolaires et universitaires, Hoffmann est resté une source d’inspiration pour la fine pointe de la création de ces cinquante dernières années : l’auteur a été l’objet d’un véritable revival depuis un demi-siècle, qui en fait une figure intertextuelle particulièrement féconde. La réception contemporaine frappe en effet par son étendue : non seulement on la retrouve dans les grandes tendances de la prose de la fin du XXe et du début de XXIe, du postmodernisme au réalisme magique, mais elle transcende aussi les frontières entre littérature sérieuse et paralittératures (Hoffmann renaît dans la science-fiction et jusque dans les mangas), entre les supports artistiques (précocement transposés à l’opéra, les contes et la vie d’Hoffmann ont également suscité l’intérêt des réalisateurs de films et d’animation), entre les courants critiques (Andrew Piper fait de Hoffmann un auteur fondamental pour comprendre la théorie récente des media studies, tandis que les critiques féministes considèrent l’automate dans le salon comme une figure aussi importante que la folle dans le grenier). Hoffmann apparaît ainsi, non comme un ancêtre glorieux figé dans la culture canonique, mais comme une figure proche et qui continue de nourrir la création contemporaine : or, cette influence a suscité des études disséminées, mais pas de vue d’ensemble. Il s’agit dans ce numéro d’Otrante à la fois de dresser un panorama de ces réappropriations intertextuelles et intermédiatiques et d’interroger la diversité des supports et des espaces de cette réception plurielle, pour savoir ce qu’elle nous dit de l’œuvre d’Hoffmann et pour mieux comprendre en quoi il peut encore être notre contemporain.
On pourra notamment proposer des études sur les points suivants :
- Hoffmann et la littérature contemporaine :
On trouve des échos directs à Hoffmann dans les grands courants de la littérature contemporaine, du réalisme magique d’une Angela Carter (The Infernal Desire Machines of Doctor Hoffman, 1972 ; The Bloody Chamber, 1979) aux récits encadrés postmodernes mettant en scène des sujets aliénés chez John Barth (Giles Goat-Boy, 1966) ou Robert Coover (A Night at the Movies, 1987). Quel rôle joue la référence hoffmannienne et à quel niveau intervient-t-elle dans ces œuvres ? Qu’engagent ces réécritures en termes de rapport à la réalité, mais aussi en termes de type de narration ? Que reste-t-il du « principe sérapiontique » dans ces romans contemporains ? Hoffmann est-il toujours une figure de référence, et où et comment apparaît-il comme un contre-modèle ? On pourra se pencher en particulier sur la présence des œuvres d’Hoffmann dans la science-fiction, notamment allemande – que le conteur romantique y apparaissent comme un modèle diffus (Bernhard Kellerman, Hans Dominik, Curt Siodmak) ou qu’il soit l’objet d’une réécriture explicite (Johanna et Gunter Braun, Unheimliche Erscheinungsformen auf Omega 11, 1974). Enfin, on pourra s’interroger sur l’appropriation de cette œuvre aux frontières de la littérature et des arts graphiques (voir le roman graphique The Sandman: The Dream Hunters de Neil Gaiman).
- Hoffmann, personnage de la modernité :
Mais Hoffmann ne se maintient pas seulement en tant que modèle littéraire pour les auteurs : il apparaît également en tant que personnage, en particulier depuis Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach où l’écrivain devient le héros de ses propres histoires. À ce titre, on pourra étudier les mises en scène récentes de l’opéra d’Offenbach qui tendent à s’éloigner de l’image d’Épinal de l’auteur romantique malheureux en amour pour passer à une figure d’auteur qui devient le miroir de nos représentations contemporaines (Robert Carsen, Olivier Py ; Maguy Marin pour la chorégraphie urbaine de la Coppélia de Delibes). Par ailleurs, cette figuration directe d’Hoffmann est fréquente dans les romans contemporains : elle renvoie à la volonté de créer des doubles auctoriaux positifs ou négatifs (Robertson Davies, The Lyre of Orpheus, 1988 ; Georg Klein, Libidisi, 1998) ; mais elle souligne aussi la facilité d’appropriation et de transposition du mythe auctorial hoffmannien à l’époque contemporaine : Angela Carter rappelait ainsi qu’Hoffmann était aussi le nom de l’inventeur du LSD, et voyait sous cette coïncidence le signe d’une proximité d’emblée plus grande des contemporains avec Hoffmann, par rapport aux autres auteurs de son époque. Quelles formes prennent ces figurations, qu’elles soient en forme d’hommage ou de moquerie, quel usage en font les auteurs et comment contribuent-elles à rendre Hoffmann encore proche du lecteur d’aujourd’hui ?
- Hoffmann et la pensée critique contemporaine :
L’œuvre d’Hoffmann comme son parcours littéraire font figure comme de case studies pour un certain nombre de courants critiques contemporains. En Allemagne, il a été au cœur du débat sur la pertinence des lectures postmodernes, notamment au moment de la grande édition des œuvres complètes par Wulf Segebrecht dans la décennie 1980. Dans la lignée de l’école de Toronto, le critique canadien Andrew Piper a développé un protocole d’étude des œuvres littéraires pour les media studies dont Hoffmann est l’un des piliers. À l’instar de Susan Suleiman, les gender studies ont considéré comme un support privilégié pour l’étude des rapports de genre à la fois l’œuvre d’Hoffmann (on pense aux fameux automates féminins) et ses réécritures chez les auteures « filles d’Olympia » (Angela Carter à nouveau, mais aussi Irmtraud Morgner par exemple, dans Trobador Beatriz [1974] et Amanda [1983]). Quelles visions des récits d’Hoffmann transparaissent à travers ces différentes lectures ? Que sélectionnent-elles, ou au contraire que rejettent-elles dans le texte hoffmannien pour en faire une œuvre qui puisse encore intéresser le critique contemporain ?
- Intermédialité : de la page à l’écran
L’œuvre d’Hoffmann a été très rapidement adaptée au cinéma (on pense aux Contes d’Hoffmann de Richard Oswald en 1916, à la version de 1923 de Max Neufeld, ou aux échos hoffmanniens que l’on peut déceler dans le Docteur Caligari), mais il est frappant de constater qu’il a également profondément marqué une série de grands réalisateurs de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe. Si l’exemple le plus célèbre reste évidemment The Tales of Hoffmann (1951) de Michael Powell et Emeric Pressbuger, on note qu’Ingmar Bergman a admis l’influence d’Hoffmann sur L’Heure du loup (1968) et Fanny et Alexandre (1982), qu’Andreï Tarkovski travaillait au moment de sa mort à un scénario intitulé Hoffmaniana, et que le Blue Velvet (1986) de David Lynch porte la marque du Marchand de sable. Le cinéma d’animation n’est pas en reste, puisque Paul Berry a donné en 1991 de cette même nouvelle une adaptation qui a été nommé aux Oscars ; en Russie, le film Hoffmaniada (2011) de Mikhaïl Chemiakine et Stanislav Sokolov s’inscrit quant à lui dans la continuation du projet tarkovskien sur Hoffmann. S’il s’agit d’analyser les appropriations personnelles de chaque réalisateur, un tel succès a de quoi interroger et renvoie aux caractéristiques mêmes de l’œuvre d’Hoffmann : contiendrait-elle une poétique cinématographique avant l’heure ?
Coordinatrice du numéro : Victoire Feuillebois
Les propositions devront parvenir sous forme d’une problématique résumée (5.000 signes, espaces compris) accompagnée d’une courte biographie. Elles sont à transmettre avant le 1er décembre 2014 par courriel à : victoire.feuillebois@gmail.com
Les articles acceptés par le comité scientifique seront remis pour le 15 décembre 2015 et ne devront pas excéder 30.000 signes, espaces compris.
Signes des temps – Oeuvres visionnaires d’avant 1914
Exposition menée dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Grande Guerre. Au BAM.
Nous parlions pourtant de la Belle Epoque ! Une période marquée par des progrès sociaux, techniques, économiques et politiques fulgurants. Elle prend fin de façon violente le 4 août 1914. Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Cette exposition Signes des Temps tente de mieux cerner un état d’agitation généralisé qui se manifeste de manière flagrante dans les arts d’avant-guerre. Le bouleversement des habitudes quotidiennes déclenche des émotions antagonistes : peurs et espoirs, incertitudes et rêves, ivresse et aspirations.
Plus d’une quarantaine d’artistes originaires de 6 nations européennes sont ici réunis autour de thématiques qui permettent de sonder les limites et les liens entre des courants artistiques pourtant distincts comme le naturalisme, le symbolisme ou encore l’expressionnisme. Ensemble, ils révèlent la signature plastique d’une époque baignée d’incertitudes. Cet état de crise produit notamment par l’effondrement de valeurs anciennes est l’une des racines de l’art moderne. Des visions de peur, de menaces, d’apocalypse côtoient des projets de mondes utopiques et idylliques. Interprétées aujourd’hui comme Signes des Temps, ces œuvres sont avant tout le témoignage d’un monde en révolution que nous tâchons de comprendre a posteriori comme les images visionnaires d’un futur sombre.
Les 150 pièces présentes dans cette exposition sont autant des peintures, des sculptures que des œuvres graphiques ou photographiques d’artistes allemands, français, belges, suisses ou autrichiens issus de grandes collections internationales : Georges Minne, Auguste Rodin, Edvard Munch, Félicien Rops, Alfred Kubin ou encore Léon Spillaert, Fernand Khnopff, Arnold Schönberg, James Ensor, Ludwig Meidner … Les pages les plus sombres de la Belle Epoque ressurgissent au fil du parcours.
Henri De Groux, « Le charnier », 1906, Collection Province de Hainaut – Dépôt au BPS 22
Liste complète des artistes présents dans l’exposition :
Jakob Steinhardt / Wilhelm Morgner / Karl Wilhelm Diefenbach / Hans Baluschek / Käthe Kollwitz / Edvard Munch / Ludwig Meidner / Fidus (Hugo Höppener) / Ludwig von Hofmann / Wenzel Hablik / Constantin Meunier / Max Slevogt / Otto Greiner / Wilhelm Lehmbruck / Max Beckmann / Otto Gutfreund / Albert Weisgerber / Henry de Groux / Xavier Mellery / Léon Spilliaert / Ossip Zadkine / Louis Mascré et Aimé Rutot / Félicien Rops / Cécile Douard / Auguste Lévèque / Fernand Khnopff / George Minne / William Degouve de Nuncques / Herbert George Wells – le livre / James Ensor / Pierre Paulus / Philippe Wolfers / Arsène Matton / Henry Dunant / Gustav Arthur Gräser / Eugène Carrière / Félix Vallotton / Paul Sérusier / Auguste Rodin / Albert Trachsel / Alfred Kubin / Arnold Schönberg
Jusqu’au 23/11 au BAM de Mons !
Armes non létales…
Traitre à Charleroi
« Chris birthday show »
SYNDROME 81
[Oi! / Punk – Brest, FR]
http://syndrome81.bandcamp.com/
ANXIETY ATTACK
[80’s Hardcore / Punk – Lille, FR]
http://buildmeabombrecords.bandcamp.com/album/ruins-e-p
IMMIGRANTS
[Punk / Hardcore – Bxhell]
http://immigrantsbxl.bandcamp.com/
TRAITRE
[Oi! / Punk – Lille, FR]
http://giveusachance.free.fr/traitre.htm
FIRESTRAIGHT
[Fast / Hardcore – Mettet]
https://firestraight.bandcamp.com/album/attic
34 BAR // CHARLEROI
FREE // GRATUIT // GRATIS
Thirsty Four, 34, rue de Marchiennes, Charleroi, Belgium