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Le suicide, question individuelle ou sociétale ?
Le puy de la recherche – 1e édition
Colloque international pluridisciplinaire
Du 12 juin 2014 au 13 juin 2014
Jeudi 12 Juin – Perception sociale
8 h 30 Ouverture du colloque :
Alice Juliet, Membre de l’ACDD et Membre de Doct’Auvergne
Jérôme Auslender, Adjoint à la mairie de Clermont-Ferrand
Christine Bertrand, Doyen de l’Ecole de Droit
Éric Lysøe, Directeur de l’École doctorale des Lettres, Sciences Humaines et Sociales (ED 370)
Charles-André Dubreuil, Directeur du Centre de Recherche Michel de l’Hospital (EA 4232)
Pascale Auraix-Jonchière, Directrice du Centre de Recherches sur les Littératures et la Sociopoétique (EA 1002)
9 h 10 Introduction plénière :
Bertrand Nouailles, Agrégé et Docteur en philosophie, membre associé au Laboratoire Philosophie et Rationalité (PHIER), Université Blaise Pascal
9 h 30 Mise en perspective
Président : Jean-Baptiste Perrier, Maître de conférences en Droit privé
David Ledent, Post-doctorant en sociologie de la littérature, Université de Liège
Relire Durkheim à partir de Zola. Ce que le roman naturaliste fait à la sociologie du suicide de Durkheim
Renaud Bueb, Maître de conférences en Histoire du droit, Université de Franche-Comté
De l’homicide de soi-même à la mort assistée : une histoire juridique du suicide
Les beaux quartiers de l’extrême droite
Coordination Samuel Bouron et Maïa Drouard
Le Front national en particulier et l’extrême droite en général aiment à se présenter comme les porte-parole de la colère des « sans-grades ». Ce leitmotiv est parfois repris tel quel par les journalistes et sondeurs qui dressent volontiers des classes populaires un portrait réactionnaire. Ce racisme de classe journalistique occulte un point essentiel. Se réclamant d’une légitimité « par en bas », les réactionnaires d’aujourd’hui opèrent un important travail de normalisation qui prend appui sur différentes fractions du champ du pouvoir avec la complicité d’une partie de la grande bourgeoisie et des élites. On connaît mal les alliances que certains leaders et militants tissent dans ces lieux : la haute fonction publique, les fondations culturelles d’utilité publique, la philosophie ou la sociologie académique, le monde des lettres dont les œuvres de quelques auteurs sont inscrites au panthéon de l’édition… Prenant appui sur les codes de la sociabilité mondaine, se diffusant dans les « clubs », les vernissages, les salons académiques, ces entrepreneurs en réaction assurent un mélange souvent imprévisible de références de droite et de gauche qui entretient toutes les confusions sans nuire, hélas, à l’efficacité.
Ce numéro explore quelques aspects d’une nébuleuse qui, plus ou moins formellement, mais objectivement, constitue le terreau qui permet à l’extrême droite de commencer à jouer un rôle social dont elle a longtemps été privée.
Au sommaire
— Alain Bihr, « L’extrême droite à l’université : le cas Julien Freund », avec une introduction de Sylvain Laurens
— Maïa Drouard, « Le patrimoine pour tous. Étude d’une contribution de l’extrême droite au maintien des classes dominantes »
— Samuel Bouron, « Un militantisme à deux faces : stratégie de communication et politique de formation des Jeunesses identitaires »
— Sylvain Laurens, « Le Club de l’Horloge et la haute administration : promouvoir l’hostilité à l’immigration dans l’entre-soi mondain »
— Stéphanie Chauveau, « Au-delà du cas Soral : corruption de l’esprit public et postérité d’une nouvelle synthèse réactionnaire »
— Michel Vanoosthuyse, « Ernst Jünger, itinéraire d’un fasciste clean : dernières publications, derniers masques »
— Évelyne Pieiller, « Céline mis à nu par ses continuateurs, même »
— Thierry Discepolo, « À l’abri de la religion littéraire française. L’« affaire Millet » comme erreur d’ajustement d’un consensus hégémonique apolitique »
La leçon des choses
— « Alfred Döblin et la littérature comme activité politique. “État et écrivain” », textes traduits de l’allemand par Michel Vanoosthuyse et introduits par Marie Hermann
Pièce en un acte médical
Pièce en un acte médical
Une chambre d’hôpital.
André – Ça fait bientôt deux mois qu’elle est partie, elle est partie vivre chez sa tante, ma sœur Colette quoi. Elle va plus en cours, elle dit pratiquement pas un mot, elle mange trois fois rien. C’est ma sœur qui me le dit, parce qu’elle, elle veut plus me parler, même pas au téléphone. Remarquez, même à la maison, elle me disait déjà plus grand-chose. Je suis très inquiet. Elle a raison, j’ai été nul comme père, elle a raison. Je comprends tout ce qu’elle m’a dit, tout ce qu’elle me reproche, elle a raison, je suis nul.
Quand sa mère est morte, elle avait trois ans, j’ai fait ce que j’ai pu. C’était dur pour moi de me débrouiller, ça a pas été facile tous les jours. Je me suis dit j’ai pas le droit de craquer, y a la petite à s’occuper. Il fallait que je sois fort, que je craque pas, être fort, toujours être fort. Maintenant je sais que c’était une connerie, j’aurais mieux fait de craquer tout de suite une fois pour toutes et d’être mieux après, mais dans ces cas-là, on fait ce qu’on peut. À la place, j’ai voulu être là, m’occuper d’elle, m’occuper de tout, et résultat elle dit que j’étais un père maussade, c’est son mot. Elle en a marre. Elle dit qu’elle a l’impression de vivre dans un cimetière. Je pense que c’est normal à quinze ans, ça doit être normal, elle fait sa crise, mais quand même je suis inquiet. Elle croit que je l’aime pas vraiment, comment je peux faire pour lui montrer moi ? Comment je peux faire pour réparer tout ça ? Moi, je me souviens que je l’emmenais au parc aux jeux quand elle était gamine, elle elle s’en souvient pas. Elle dit que j’étais absent, c’est son mot aussi, ça. C’est pas moi qui est mort, c’est sa mère. Moi j’ai été présent, tous les jours, je l’ai vue grandir, elle est belle, je suis fier d’elle. Elle est bonne à l’école. Je sais pas ce qu’elle voudra faire quand elle va reprendre l’école, si elle reprend. Je veux pas qu’elle soit une ratée comme son père. Je veux qu’elle ait son bac, au moins. Je sais pas ce qu’elle veut faire, elle a raison, je la connais pas. C’est dur, elle est dure quand elle dit ça, mais elle a raison. Je connais pas ma propre fille, elle me connaît pas non plus, on habite ensemble depuis quinze ans et on se connaît pas.
L’Habitation intérieure
L’Habitation intérieure (2° éd.) Traduit du moyen-néerlandais Après Maître Eckhart et Jean Tauler, Arfuyen présente dans les Carnets spirituels un autre auteur majeur de la mystique rhéno-flamande : Jean de Ruysbroeck (ou de Ruusbroec), dit « Ruysbroeck l’Admirable ». |