Objet [84] Michon. Le secret de Maître Pierre
Michon. Le secret de Maître PierreLa chose autour de laquelle tournent les pages de ce livre ressemble à un moulin. De fragment en fragment, on s’essaie à regarder cette chose. On regarde surtout les autres la regarder tourner. On les regarde, de loin, s’en approcher, et parfois, tels don Quichotte, s’y confronter courageusement. On les regarde alors en revenir : ils ont le regard perdu.
Numéro 84
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Objet [83] Poésie proscrite Pour une poétique de la mésentente
Poésie proscritePour une poétique de la mésententeL’histoire de la poésie semble toujours devoir passer par les mêmes étapes : (auto)censure, condamnation, procès, révision et réhabilitation. Autant de tentatives – jamais totalement abouties – pour en faire une Poésie proscrite.
Numéro 83
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Objet [82] Albert Camus au Quotidien
Albert Camus au QuotidienÉdité par André Benhaïm, Aymeric Glacet
Albert Camus est né le 7 novembre 1913. Le 4 janvier 1960, il disparaissait dans un accident de la route. À peine le cinquantième anniversaire de sa mort a-t-il été commémoré qu’il faut célébrer le centenaire de sa naissance. Entre ces deux dates, toute une vie tout aussi normale, naturelle et quotidienne que n’importe quelle autre vie. Mais également, alors que pris par leur train quotidien d’autres que lui n’ont pas le temps de s’étonner de la vie, l’extraordinaire courage d’un homme, qui est celui du condamné à mort marchant jusqu’au lieu de l’exécution, à dénoncer jour après jour l’horreur de l’existence quotidienne et de son agitation, de la justice quotidienne et du spectacle qu’elle donne, de la chronique quotidienne et de ses idées fort répandues. Celui qui fait face au quotidien, telle est la définition de l’homme et tel est, au demeurant, le thème de ce livre. Albert Camus au quotidien, en effet, dont l’écriture était une écriture au quotidien, dont la discipline était une discipline au quotidien, dont le combat était un combat au quotidien. Contre les mécanismes et les automatismes, refusant de s’abandonner aux illusions et à l’éternité, Camus se définissait lui-même comme l’« aventurier du quotidien », et ce sont ses aventures, diverses et variées, que nous racontent David R. Ellison, Edward Hughes, Nicolas L’Hermitte, Ève Morisi, Michel Onfray, Gerald Prince, Debarati Sanyal et Agnès Spiquel.
Numéro 82
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Objet [81] La voix de la danse
Pascal Quignard La voix de la danseAu mois de novembre 2010, Pascal Quignard et la danseuse de butô Carlotta Ikeda ont créé la pièce Medea, sur la scène du Théâtre Molière, à Bordeaux. Cette rencontre de la danse et de la littérature était-elle donc marquée du sceau de l’inéluctable ? Oui, parce que la danse est au cœur de l’œuvre de Pascal Quignard, depuis toujours, et elle éclaire indirectement le sens de ses collaborations multiples, avec des peintres, des musiciens, des comédiens. Affirmer la nécessité esthétique et logique de cet événement peut cependant surprendre car, dans le premier temps de l’œuvre, le corps et sa danse n’apparaissaient guère. Pourtant, quand je l’interrogeais à ce sujet dans les entretiens que nous avons menés ensemble en 2000, il répondit ceci : « La danse est un art, bien sûr. J’en parle très souvent, quoi que vous en disiez, sous la forme du corps humain tournant la tête, tombant les bras levés, versant en arrière. ». Cette réponse m’a laissée songeuse. Je n’avais pas lu la danse dans son œuvre, et c’est cette erreur de lecture – ou cette myopie – que l’écriture du présent essai a voulu corriger. Aussi ai-je souhaité lire ici ce que je n’avais pas lu, comprendre ce que je n’avais pas compris, en retraçant l’histoire de cette présence, à la fois fantomatique et réelle, du corps et de sa danse dans l’œuvre.
Numéro 81
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Les Daudet !
C’était les Daudet
Stéphane Giocanti
De la famille Daudet, on connaît généralement Alphonse, le patriarche provençal, l’auteur de La Chèvre de Mr Seguin et de Tartarin de Tarascon. On connaît aussi son fils Léon, écrivain lui aussi et tribun redouté de la IIIe République, dont la pensée a nourri longtemps l’extrême droite française. Mais sait-on qu’il ne s’agit là que de deux rejetons d’une famille singulière ? C’est l’« âge d’or » de cette famille, du milieu du XIXe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, que raconte ce livre.
On y croisera Vincent et Adeline, parents d’Alphonse, petits commerçants en Provence, fervents catholiques et monarchistes convaincus ; on verra Alphonse « monter » à Paris et mener la grande vie dans les fastes du Second Empire avec Ernest, son frère aîné, lui aussi écrivain prolifique mais moins brillant. On croisera, dans leur cercle d’amis, les Goncourt, Flaubert, Zola et Tourgueniev, mais aussi Frédéric Mistral et les félibres ; on fera la connaissance de Julia, la femme d’Alphonse, qui écrivait elle aussi aux côtés du grand homme.
À la génération suivante, c’est Léon, dont le mariage avec Jeanne Hugo défraya la chronique et qui devint l’un des piliers de l’Action française, mais aussi Lucien Daudet, son frère cadet, poète ami de Proust. Enfin, on apprendra le tragique destin de Philippe, fils d’Alphonse, dont la mort violente fut entourée d’un mystère encore irrésolu. Racontée avec brio, la saga de cette famille hors norme offre une traversée originale d’un siècle d’histoire française : histoire littéraire, culturelle, politique, qui conduit comme sans crier gare de la bohème insouciante du Second Empire aux ombres de la contre-révolution de Vichy.
Sommaire:
DES ARECOMIQUES A PARIS, 1840-1870
Des Arécomiques aux pathétiques
Enfant de bohème
Voyages et ascensions
LA GRANDE FAMILLE, 1872-1897
Le royaume Daudet
Alphonse Daudet n’existe pas
Immortelle tentation
BOURGEOIS ET REBELLES, 1897-1921
Quand Léon tourne en rond
Daudet en flammes
Marcel Daudet
GRANDEURS ET FURIES, 1921-1942
Police plutôt criminelle
Les royalistes en exil
Vigie des Lettres
Figures féminines et masculines dans la poésie érotique
Figures féminines et masculines
dans la poésie érotique
Revue Le Pan poétique des Muses (http://www.pandesmuses.fr/)
Numéro 2 hors-série
Codirigé par Lucie Lavergne et Caroline Crépiat
Appel à contribution
Si la poésie érotique peut être considérée comme un sous-genre (dans le sens positif du terme) de la poésie, elle ne relève pourtant pas d’une thématique unique, toute vouée à Eros, s’avère composite et hybride. Ses manifestations sont diverses, de la sensualité pudique à l’obscénité provocatrice. La poésie érotique peut-elle se définir seulement par son contenu topique ou implique-t-elle aussi un style et un appareil formel typique ? En se penchant sur son contenu topique, une notion ambiguë ressort : la figure, sur laquelle nous nous proposons de centrer les réflexions qui auront pour objet la poésie moderne ou contemporaine écrite en différentes langues, particulièrement en français, espagnol et anglais. Il s’agira d’observer la figure sous ses différentes configurations tant au niveau de l’énoncé que de l’énonciation, suivant ses acceptions étymologiques : figura signifie à la fois la figure, féminine ou masculine, en tant que personnage, mais aussi la figure de style, ou encore la figure visuelle, mouvement de l’écriture qui se juxtaposerait au dynamisme intrinsèque du dire désirant. La notion de figure, au cœur du dire érotique, semble se donner tout en reposant sur une ambiguïté fondamentale : elle est à la fois thématique, descriptive et visuelle.
Si la figure peut d’abord être entendue comme « personnage », masculin ou féminin, évoqué par le discours poétique, il faudra se poser la question de son identité et de sa consistance. Est-elle à rapprocher de l’archétype (la vierge, la prostituée…), ou doit-elle être rattachée à une histoire (un schéma ?) et à un contexte ? Dans quelle mesure est-elle dotée de caractéristiques figées qui (pré-)déterminent le contenu du poème érotique ?
Ainsi, s’interroger sur la figure comme personnage conduit à se demander quelles sont les répercussions de ce personnage sur le poème lui-même, notamment son déroulement (sa longueur, sa composition). Nous nous interrogerons par ailleurs sur les liens entre ce personnage et les formes utilisées pour le « dire ». En effet, la figure est aussi rhétorique et stylistique, une large place
est accordée à la métaphore et aux images, dans la poésie érotique, qui semble par ce biais jouer sur la dialectique attendue de l’écriture du désir, entre exhibition et dissimulation.
Comment les figures du style et du discours élaborent-elle la suggestion du corps et de l’acte érotiques ? Comment le langage construit-il le sujet érotique : un dire élaboré (entre autres) par des figures de style pour évoquer et décrire des figures-personnages ?
Enfin, nous entendons également consacrer une place à la figure visuelle, ou dessin, et à la manière dont la disposition du texte sur la page (visualité, typographie, spatialisation) participe à la suggestion de l’acte érotique, des figures-personnages et de leur anatomie par des compositions rappelant le calligramme (« Sonnet pointu » d’Edmond Haraucourt au triangle figurant un pubis, la fleur de lys du poème éponyme de Pierre Albert-Birot imitant le sexe masculin en érection).
En quoi la dimension triple de la notion de figure permet-elle d’accentuer la transgression du point-de-vue de l’écriture (discours sous-jacent, à double entente…) ?
Ce numéro hors-série sera accompagné d’une anthologie de poèmes érotiques, inédits ou non, écrits en différentes langues, en particulier en français, espagnol et anglais.
Prière d’adresser les propositions de contribution (une page environ) par courrier électronique à lucie_lavergne@hotmail.com ou carolinecrepiat@gmx.fr avant le 15 septembre 2013.
Sur acceptation des propositions, les articles devront être remis par la même voie avant le 15 janvier 2014.
Vu sur Price minister !
cinq euros… (ce numéro est épuisé… avis aux collectionneureuses ! ). Et précision notable : ce ne sont pas les Âmes qui vendent la bête !
rip hk.