Monsieur Spleen
Philippe Lançon – Libération du 23 mai 2013
Dans Monsieur Spleen, il se promène en brefs et vifs chapitres dans la vie et les livres de l’auteur effacé, avec ses raisons de ne pas l’oublier, comme un salut au mort vivant et à ses propres raisons d’écrire.
Eric Chevillard – Le Monde du 2 mai 2013
Difficile d’imaginer qu’un écrivain d’aujourd’hui puisse trouver en cet homme insatisfait, cocu notoire et rimeur de second ordre, un émouvant alter ego. C’est pourtant cette identification que Bernard Quiriny assume avec ironie. Non qu’il partage les infortunes conjugales et les errements de pensée de Régnier, mais il voit en lui une figure d’écrivain exemplaire, qui » abomine son XIXe comme nous abominons notre XXIe siècle » et, surtout, qui se voue entièrement à l’écriture, qui conçoit celle-ci comme un art de vivre, la raison et la fin de toutes ses entreprises. Une telle foi peut paraître risible aujourd’hui. Bernard Quiriny n’a pas envie d’en rire et sa nostalgie, on en conviendra, fait valoir de solides arguments.
Jérôme Dupuis – L’Express, mai 2013
Idole de Proust et de Gide, Henri de Régnier est un peu passé à la trappe. Bernard Quiriny ressuscite avec érudition cet écrivain précieux. Pourquoi s’intéresser à un « vieux croûton » ? A un poète symboliste à la haute face pâle et portant monocle, déjà passé de mode en 1925 ? Bernard Quiriny, jeune romancier de 2013 plutôt branché – professeur de philosophie, il écrit dans Chronic’art -, le dit sans détour : pour la beauté du geste ! Les 280 pages à sauts et gambades de son Monsieur Spleen, promenade biographique dans la vie de cet Henri de Régnier (1864-1936) jadis adulé par Proust et Gide, sont un modèle d’érudition discrète et contagieuse.
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29/05/2013